Pour la filière du Facilities Management, le digital peut permettre de réinventer un modèle économique viable pour l’ensemble des parties prenantes : collaborateurs, donneurs d’ordres, partenaires … Les FMers ne sont plus seuls, mais au cœur d’un nouvel écosystème.
Les entreprises qui sauront tirer parti de la transformation numérique trouveront les nouveaux gisements de valeur ajoutée nécessaire à leur offre servicielle.
« Les bâtiments ont une valeur numérique, les usages se digitalisent, la performance opérationnelle est là » , énonçait en ouverture Eric Lamendour, Président de la commission communication du SYPEMI, directeur BIM & Solutions digitales, Engie-Key Program Renovation.
Et de citer la mise en place d’outils numériques et collaboratifs, l’optimisation du bâtiment et de l’aménagement des espaces de travail, renouvellement du lien avec le management, nomadisme (travail à distance, flexibilité des horaires…). L’enjeu est considérable : bien-être au travail, gain d’efficacité, amélioration de l’image et de la réputation…
« Réussir », explique Maguelone Augustin, « c’est réfléchir dans un cadre systémique. Les employeurs ont donc tout intérêt à penser l’expérience salarié de la même manière qu’ils réfléchissent à l’expérience client. Le salarié, à son tour, sera alors « augmenté ».
La maquette – dynamique et ouverte – et l’offre de service associée doivent être au service de la performance du bâtiment et des usages tout au long du cycle de vie.
La synergie entre ces deux systèmes amène une nouvelle vague d’innovations qui conjuguent interface de visualisation et systèmes autoapprenants : c’est l’ère de la « ville cognitive » et du « bâtiment cognitif » qui génèrent de nouveaux usages et de nouveaux services.
Dans les entreprises, les conditions du changement se mettent en place, dans une logique d’acculturation progressive. La digitalisation se fait dans une démarche d’apprentissage et de pédagogie par le projet.
Aujourd’hui, environ 5 000 start-ups travaillent dans ce domaine en France.
Les données produites par internet et l’Internet des Objets (IoT) ne sont pas, pour plus de la moitié d’entre elles exploitées. Le potentiel économique à 2025 du secteur de l’internet des objets est de l’ordre de 6 000 millions d’euros, soit 7 % du PIB européen (1 € investi rapporte 12 €).
« Tous les bâtiments sont source de nouveaux usages, services et valeurs ajoutées grâce à l’Internet des Objets (IoT) et à l’exploitation intelligente des données collectées » , ont démontré dans un duo parfaitement huilé Pascal Hoguet, Directeur technique Cap Gemini Technoloy et Marc Perie, Internet of Things, Business development, IBM Services.
Oui, les vieux (bâtiments) ont eux aussi de l’avenir, comme l’a démontré la vidéo de deux minutes sur la pose en 4 heures de 1 018 capteurs dans un immeuble « classique » de bureaux.
… pouvoir ensuite la restituer à travers un service ou un usage métier et produire des analyses prédictives : anticipation des phénomènes et des évènements – ou cognitives, c’est-à-dire auto apprenantes. Les perspectives sont larges : préservation des marges, transformation des métiers, data monétisation, services aux occupants, performance, sécurité…
Apprendre en marchant : 3 facteurs clés de succès
L’expérimentation et la co-construction dans les entreprises est nécessaire. La réussite des projets repose sur trois points clés :
Répondre à des objectifs précis en termes de retour sur investissement pour l’entreprise : augmenter la communication avec le client, concourir à la différenciation de l’entreprise sur le marché, gagner en productivité, améliorer et fluidifier les process de l’entreprise, augmenter l’attractivité de la marque employeur, réduire l’impact environnemental de l’entreprise. « Les premiers effets sont positifs et encouragent l’entreprise à continuer dans cette démarche progressive de digitalisation » se félicite Corinne Colson-Lafon.
« Côté grandes entreprises, la digitalisation est clairement considérée comme une alliée mais elle demande une capacité d’adaptation permanente » énonça Denis Skobel, le président du SYPEMI au nom des adhérents. Pour relever le défi de l’appropriation du numérique dans le FM, les entreprises doivent faire face à de nouveaux enjeux et faire évoluer leur manière de fonctionner :
Le SYPEMI s’est saisi à bras le corps du sujet de la digitalisation et accompagne activement la profession dans cette transition. La dynamique de communication et de pédagogie avec les parties prenantes est un facteur clé du succès. Première pierre à l’édifice : un travail de réflexion sur le BIM (Bâtiment et information modélisé) mené en collaboration avec la Fedene et Syntec. La synthèse de ce travail fera l’objet d’une publication en septembre prochain.
» Comment réussir son BIM en exploitation », c’est son titre, est à destination des maîtres d’ouvrage. Il sera disponible auprès de l’ensemble des membres de Fedene, (donc du SYPEMI) et de Syntec. Une conférence de presse permettra également de relayer l’information auprès d’un public plus large.
Matinale préparée et animée par Olivier Coppermann, directeur du pôle Influence, SEITOSEI